INSTALLATIONS
Les oeuvres de l'expositions ont été sélectionnées par le commissaire Marc Fournel en collaboration avec le comité artistique du congrès.

Hear and now  SAT, REZ-DE-CHAUSSÉE

par Florian Grond

http://www.grond.at/
Une projection au sol montre les trajectoires d'un système dynamique non-linéaire qui émanent du centre vers l'extérieur. Quand les particules arrivent au bout de leur trajectoire, leur position est représentée par des entités sonores qui se déplacent en cercle au moyen de huit haut-parleurs. Le système dynamique génère un noyau audiovisuel en constante transformation. L'installation « Here and now » invite le public à pénétrer dans un espace en évolution mais sans destination précise.

   
Panic in Montreal  SAT, REZ-DE-CHAUSSÉE

par Jenny Brown


Des montages photos et vidéos d'une foule en panique à Montréal sont projetés dans le cadre d'une installation interactive et immersive. Inspiré de Godzilla, le monstre japonais conçu en réaction au traumatisme d'Hiroshima et de Nagasaki, « Panique à Montréal » est le dernier projet d'une série sur notre façon de réagir au «11 septembre» et aux médias de masse en général. Construites avec des éléments de films d'horreur et de nouvelles sensationnalistes, les scènes étranges et humoristiques dépeignent le saccage d'un monstrueux nuage de poussière, manifestation de la peur qui s'empare de la société devant le terrorisme, l'inconnu et l'incontrôlable. Les spectateurs se reconnaîtront dans certaines images projetées à l'écran.
 

 

Unité 01  -  PLACE DE LA PAIX (parc à côté de la SAT)

par Jérôme Abel

http://impala.utopia.free.fr/index.php?page=travaux&id=32

« Unité 01 » est une unité acoustique autonome destinée à être installée dans un lieu public. La trame sonore ambiante est transformée par un système interactif composé simplement d'un microphone et d'un haut-parleur qui sont reliés entre eux par un micro-ordinateur. Le logiciel propre au système réorganise et manipule de façon autonome la composition des événements acoustiques. Ces manipulations acoustiques modifient et interrompent l'ambiance habituelle des lieux.

   
Sync  SAT, REZ-DE-CHAUSSÉE

par Jim Ruxton + Camille Turner

http://www.year01.com/camille/sync_small.mov
« Sync » est une installation qui exprime la beauté des systèmes naturels. L'oeuvre tire son nom du livre intitulé Sync, du mathématicien Stephen Strogatz. Dans ce livre, l'auteur étudie les miraculeux processus de synchronisation dans la nature. Il s'agit d'une installation dont le processus de création avec la lumière s'inspire des forces de la nature. Elle consiste en une matrice tridimensionnelle de 6 pieds cubes de diodes électroluminescentes (LED) ambrées (i.e. 216 lumières à distance d'un pied l'une de l'autre) enfermées dans un fuseau en tissu, création de l'artiste Camille Turner.
   
Poltergeist  SAT, VITRINE #2 (près de l’entrée principale)

par Erki De Vries + Tim Vets

http://www.timvets.net/projects/erkiandtim/
L'installation est constituée de plusieurs éléments identiques, chacun portant un électro-aimant qui martèle la surface sur laquelle l'objet est monté. Notre version pour le De Singel, centre d'art d'Anvers, comptait treize unités, mais ce nombre peut varier selon le lieu dans lequel nous intervenons. Les coups donnés sur le sol suivent des principes rythmiques et des algorithmes imposés par un programme central contrôlant les unités. Du fait de leur configuration dans l'espace étendu de l'installation, les rythmes suggèrent aussi des structures spatiales et en mouvement. L'architecture sonore étant générée en temps réel, la répétition est presque inexistante. Des structures polyrythmiques complexes peuvent engendrer des rythmes simples, et inversement. À côté de chaque marteau, un transducteur piezzo-électrique, fixé au sol, agit comme un stéthoscope qui capture les pulsations et les amplifie, tout en conservant la spatialisation naturelle des sources sonores.
   
Sei Personaggi: Part Two  SAT, REZ-DE-CHAUSSÉE

par Valentina Vuksic

http://sei.personaggi.ch.vu
L’œuvre s’inspire de la pièce de Luigi Pirandello intitulée Six personnages en quête d’auteur, présentée pour la première fois en 1921. Le titre original est Sei Personaggi in Cerca d'Autore. Il s’agit de six personnages qui voudraient jouer une pièce. Ils cherchent à persuader un directeur de théâtre de créer, avec ses comédiens, une pièce ayant pour thème leur drame familial. Les personnages discutent des scènes qu’ils voudraient jouer, tout en les jouant en partie. Leur démarche demeure vaine.
    « Sei Personaggi : deuxième partie » est la seconde tentative des « Six personnages » pour trouver une forme, un théâtre et un public. Ils s’en tiennent mécaniquement à leur drame familial et s’efforcent de répéter leurs scènes. Toutefois, sans pièce en bonne et due forme, ils demeurent en partie non définis et sont donc obligés d’agir. Par conséquent, les voilà qui prennent possession des espaces mécaniques d’ordinateurs réunis en réseau, et qui se produisent à travers les modules de la mémoire vive de ces vieilles machines. L’ambivalence des personnages est représentée par les conditions physiques du matériel informatique utilisé, lequel dérange les processus préétablis du logiciel. La salle libre sert de matériel à la pièce et aux personnages.
   
Untitled (solenoids)-v2  SAT, SOUS-SOL

par Lorena Salomé

http://www.lorenasalome.com/untitled_solenoids.html
L’œuvre se compose de 15 objets qui reprennent indéfiniment le même motif. Ils se déplacent en groupes et interagissent pour créer une conversation. Les 15 objets sont des solénoïdes rotatifs programmés pour s’allumer et s’éteindre, en produisant les sons que nous entendons en tant que participants à la pièce.
   
Human Sequencer  SAT, SOUS-SOL

par Alexandre Quessy

http://alexandre.quessy.net/?q=humansequencer
Ce jeu audio est une installation interactive pour création musicale collective. Il s’agit d’amener un groupe de visiteurs à créer en collaboration des motifs rythmiques intéressants à l’aide d’un séquenceur géant qu’ils commandent au sol avec leurs pieds. La musique ainsi produite consiste en des vocalises de scat, une technique d’improvisation de jazz où les mots n’ont aucun sens. L’œuvre invite les passants anonymes à collaborer par leur interaction transitoire et leurs rires.
   
SOOS1 (Self-Other Organizing Structure #1) - SAT, VITRINE #1 (près de l’entrée principale)

par Ben Bogart

http://b.goto10.org/

« SOOS1 » est le premier prototype d’une série d’installations propres à un site. Au lieu de l’artiste qui agit en maître d’œuvre, c’est l’œuvre elle-même qui est aux commandes. La structure de l’œuvre se modifie en fonction des stimuli offerts par le contexte.
Il y a trois écrans encadrés dans une grande vitrine donnant sur une rue passante. Celui du milieu montre une grille d’images provenant de la rue elle-même. L’écran de droite présente un montage d’images en libre association et constante évolution. L’écran de gauche reproduit les images captées par une petite caméra robot qui scrute en panorama et de haut en bas le monde qui l’entoure.
    L’organisation soi/autre emmagasine des souvenirs caractérisés par la similitude que présente l’écran du milieu. Un modèle de créativité explore ce champ de souvenirs et déclenche des associations entre le contexte actuel et les expériences sensorielles antérieures du système. La création qui en résulte apparaît à l’écran de droite. L’image de l’écran de gauche est celle du système mnémonique de « SOOS1 ». Les éléments de ce système, c’est-à-dire la collection d’images captées par la caméra, figurent par similarité sous forme de plan. La position occupée dans cette grille par les souvenirs est déterminée par un réseau de neurones artificiels.
    Le modèle de créativité humaine, inspiré des travaux de la spécialiste de la cognition, Liane Gabora, est superposé à ce système mnémonique. La théorie de Gabora veut que la créativité soit une forme contrôlée de libre association. Chaque image captée par la caméra s’ajoute à la mémoire et stimule cette nouvelle position de mémoire. Cette stimulation initiale met en branle les positions voisines (qui renferment des images similaires). En fonction de l’organisation des souvenirs, cette cascade d’activations sélectionne  une série d’images dans la mémoire. Le processus provoque une suite d’images, semblable à ce qu’une libre association peut produire dans l’esprit humain. La libre association de « SOOS1 » est visible sur l’écran de droite.
    L’organisation soi-autre ressemble au processus d’auto-organisation selon lequel la structure d’un organisme est formée par les interactions entre ses parties sauf que, en l’occurrence, la structure est créée par l’interaction entre un organisme et son contexte. Dans « SOOS1 », la structure de l’œuvre est définie par sa négociation avec son contexte, qui échappe en grande partie à la gouverne de l’artiste. « SOOS1 » est conçue comme une machine créatrice.

   
Tactiques Auditives UNIVERSITÉ CONCORDIA - ÉDIFICE EV, corridor du rez-de-chaussé 

par Philippe-Aubert Gauthier + Philippe Pasquier

http://auditorytactics.blogspot.com/

Premières explorations et expérimentations d'une suite en spatialisation sonore sur la place publique, «Tactiques auditives», l'installation, est issue d'une collaboration alliant Philippe Pasquier et Philippe-Aubert Gauthier lors d'un travail exploratoire entamé chez Vidéographe. Comme outil de spatialisation, les artistes préconisent la conception d'un réseau compact de haut-parleurs pour la création de faisceaux acoustiques hyperdirectifs dont les directions de rayonnement acoustique sont pilotables.
    Les artistes travaillent et exploitent ainsi les notions de sphères auditives publiques et privées en produisant des zones d'écoute restreintes dans l'espace public. Créer localement un son - une voix par exemple, comme c'est le cas pour cette installation - dans un espace peuplé de bruits déambulants et de voix, relève d’une stratégie de délimitation de l’écoute (la découpe d’une sphère privée, secrète, dans des sphères publiques, communicantes).
    De pareilles techniques de restitution du son, en voie de passer dans le monde commercial, ne pourront que s’imbriquer dans un processus de modification et de reconstruction des notions culturelles d’écoute et de parole, des pratiques et des tactiques auditives, ou orales. Avec le souci de questionner une telle réalité imminente, les artistes engagent une composition sonore dont la contexture et l'élaboration puise dans des éléments d'interaction avec le public passant et des fragments altérés de voix humaine, à l'image des marques et cicatrices que laissent les technologies de communication sur le langage parlé et l'écoute comme des produits culturels dont la plasticité reste irréfragable. L'intention principale est donc d'explorer les évocations sociales et humaines, au-delà des possibilités techniques, des techniques de spatialisation nouvelles. Les artistes remercient Yann Pasco pour la fabrication du réseau.

Philippe-Aubert Gauthier remercie la Ville de Sherbrooke pour son support par le programme de «bourses aux artistes et artisants d'art ambassadeur ou en émergence».